Quatrième de couverture
Depuis que ses parents ont dû fuir la répression d'un gouvernement brutal, Standish vit avec son grand-père dans la "zone 7", celle des impurs, privés de tout, surveillés en permanence... Dyslexique, il subit à l'école brimades et humiliations jusqu'au jour où il se lie d'amitié avec son nouveau voisin, Hector. Ensemble, ils rêvent de s'évader sur Juniper, la planète qu'ils ont inventée. Mais Hector et ses parents disparaissent sans laisser de trace... Ont-ils été supprimés ?
Tout d'abord, merci aux éditions Gallimard Jeunesse pour ce second envoi en tant que chroniqueuse. J'avoue que quand j'ai ouvert l'enveloppe, je suis restée plus que sceptique face au titre et à la couverture... Très éloigné de ce que je lis habituellement, je ne me suis vue rassurée qu'à la lecture de la lettre accompagnant le livre. Coup de coeur de l'équipe Gallimard, sujet intéressant et original : c'était suffisant pour que j'aie déjà plus envie de me lancer dans ce roman.
Oui mais ! Je m'attendais, non seulement à autre chose mais surtout à bien mieux (ben oui, vu les éloges lus auparavant...). Car non, je ne suis pas convaincue par ce livre et je sens que ça va être bien compliqué de vous expliquer pourquoi.
Dans un premier temps, j'ai plutôt bien accroché. Tant que Standish va à l'école, tout va bien, l'ensemble reste compréhensible et relativement logique. L'écriture est particulière, étonnante, détonnante aussi, un peu crue parfois mais percutante. Les chapitres très courts font que les pages défilent très vite, on passe du réel à l'imaginaire en deux temps trois mouvements. J'ai eu l'impression à plusieurs reprises de me trouver dans un rêve dans lequel on marche sur du coton, laissant une sensation bizarre et de malaise. C'était assez déstabilisant mais pas gênant.
Et puis tout bascule, Standish ne peut plus se rendre à l'école (si vous voulez savoir pourquoi, il faudra lire le livre ;)) et c'est à ce moment-là que j'ai décroché. Mettre en scène un pouvoir totalitaire associé à la dyslexie d'un jeune garçon, oui. Mais pas de la façon dont l'auteure l'a fait. Car la tournure des évènements dans les 50 dernières pages m'est apparue comme totalement impossible (peut-être à cause de mon regard d'adulte sur la situation ?) et beaucoup trop rapide. C'est comme si il manquait des liens entre les évènements.
Concernant cette fin justement, j'aurais aimé qu'il y ait un épilogue, que des informations nous soient données sur "l'après" ainsi que sur le sort de personnes dont on n'a pas la moindre idée de ce qui leur arrive. Pour moi, ce récit invraisemblable manque d'aboutissement. Cela laisse la désagréable impression d'un récit brouillon.
En plus de tout cela, je ne suis pas parvenue à m'attacher au personnage de Standish ni à me mettre un temps soit peu à sa place. Je ne suis donc pas rentrée dans le récit, j'ai tout vécu de l'extérieur, et c'est quelque chose que je n'aime vraiment pas lors de mes lectures.
En quelques mots
Un récit qui me laisse franchement perplexe. Les sujets traités sont intéressants mais n'ont pas été exploités de la meilleure façon qu'il soit. La première moitié m'a plu mais la seconde, pas du tout à cause d'une fin trop rapide et laissant beaucoup trop de questions en suspens. Il y a également une sensation de brouillon et de manque d'aboutissement qui me reste en travers de la gorge. Dommage.
Parution prévue le 26 septembre 2013
Editions Gallimard Jeunesse
254 pages
16 €
Premier chapitre
"Je me demande si...
Si le ballon de foot n'était pas passé par-dessus le mur.
Si Hector n'était pas allé le chercher.
S'il n'avait pas gardé l'abominable secret pour lui.
Si...
Alors, je me raconterais sans doute une autre histoire.
Voyez-vous, les "si" sont comme les étoiles, innombrables."