Quatrième de couverture
Que se passerait-il outre-Manche si Sa Majesté la Reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, d'un coup, rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne à négliger ses engagements royaux ?
C'est à cette drôle de fiction que nous invite Alan Bennett, le plus grinçant des comiques anglais. Henry James, les soeurs Brontë, Jean Genet et bien d'autres défilent sous l'oeil implacable d'Elizabeth, cependant que le monde so British de Buckingham Palace s'inquiète. Du valet de chambre au prince Philip, tous grincent des dents tandis que la royale passion littéraire met sens dessus dessous l'implacable protocole de la maison Windsor.
Petit livre présent dans ma PAL depuis trèèèès longtemps, j'avais envie de l'en sortir à l'occasion du mois anglais. C'est donc chose faite. Lu dans une période creuse côté lectures (comprenez par là que j'ai été victime d'une panne de lecture), j'ai mis 4 jours pour lire les 120 petites pages que compte ce roman. Cela ne m'a néanmoins pas empêchée d'apprécier ma lecture :).
En effet, l'auteur nous propose une hypothèse des plus intéressantes : la Reine Elizabeth délaissant son rôle de souveraine pour se consacrer à sa nouvelle passion qu'est la lecture. Voici donc un ouvrage pouvant ouvrir à une réflexion sur le pouvoir de la lecture et de l'écriture, jusqu'à quel point elles peuvent "envahir" le quotidien.
Il me semble qu'à la lecture de ce livre, les personnes trouvant qu'il est "mauvais" de trop lire (eh oui, on me l'a déjà sorti) y verraient un véritable argument pour appuyer leur position. Pour ma part, c'est tout le contraire. L'auteur montre à travers son récit que grâce à la littérature, les gens réfléchissent, avancent, communiquent et discutent avec d'autres personnes ayant lu les mêmes ouvrages (ou pas, d'ailleurs). Après cette lecture, je suis encore plus convaincue que la littérature apporte une réelle richesse à ceux qui prennent le temps de s'y consacrer. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié le fait qu'Alan Bennett évoque la sensibilité que les lecteurs développent ainsi que la facilité grandissante (au fur et à mesure de nos lectures) avec laquelle nous pouvons apprécier un livre.
Pour moi, c'est un livre ayant un petit quelque chose que je ne saurais nommer mais qui fait que j'ai beaucoup apprécié ce livre, sans pour autant qu'il soit un coup de coeur.
Du côté de l'écriture de M. Bennett, j'ai trouvé sa prose très agréableet les quelques touches d'humour parsemées tout au long du récit sontun vrai régal.
Enfin, durant cette lecture, je n'ai pas pu m'empêcher de me demander si la Reine a elle-même pris la peine de lire ce livre et si oui, ce qu'elle a bien pu en penser.
En quelques mots
Un petit livre qui propose plus qu'une simple fiction, il y a également un peu matière à réflexion. L'écriture est très agréable et l'humour, délicieux. J'ai beaucoup aimé et je pense que ce livre est susceptible de plaire à tous les amoureux des livres qui, sans aucun doute, s'y retrouveront au moins un peu.
Editions Folio
122 pages
4,20 €
"[...] Elle [...] déclara soudain qu'on était mercredi et qu'elle devait rapporter le livre qu'elle avait emprunté au bibliobus. Son secrétaire particulier, Sir Kevin Scatchard, un Néo-Zélandais, ultra-consciencieux dont on attendait beaucoup, remballa à regret ses dossiers, en se demandant pourquoi Sa Majesté avait besoin des services d'un bibliobus alors qu'elle avait en permanence plusieurs bibliothèques à sa disposition."
