Quatrième de couverture
Avez-vous peur de mourir dans votre sommeil, enseveli sous l'écroulement de votre bibliothèque ? L'accumulation de livres met-elle en danger l'existence de votre famille ? Classez-vous les volumes par thème, langue, auteur, date de parution, format ou selon un autre critère de vous seul connu ? Peut-on faire cohabiter sur une étagère deux auteurs irrémédiablement brouillés dans la vie ? Autant de graves questions qui se posent à cette espèce en voie de disparition : les lecteurs !
Jacques Bonnet rend un hommage joyeux à la littérature par l'intermédiaire de ces fantômes bien vivants qui, une fois rencontrés, ne nous quittent plus.
Petit livre récemment édité au format de poche, je n'ai pas pu m'empêcher de sauter dessus à peine l'avais-je aperçu sur une table de librairie. Je n'ai pas plus pu m'empêcher de l'entamer sans tarder quand je suis rentrée chez moi.
Vous comprenez, un livre qui reprend les manies des lecteurs, par un lecteur, cela aurait été stupide de résister à la tentation d'acquérir ce bouquin.
Je ne vais pas dire que je suis déçue par cette lecture, disons plutôt que je n'y ai pas trouvé ce à quoi je m'attendais. En effet, en lisant la quatrième de couverture, je pensais bien rire en me reconnaissant dans certaines descriptions, trouver pas mal d'humour dédramatisant ainsi le fait d'acheter plus vite que je ne lis, d'avoir des habitudes pouvant paraître bizarres aux yeux de l'entourage,... Et finalement, une fois les premières dizaines de pages passées, nous laissons surtout la place à de nombreuses références (qui m'étaient, pour la plupart, jusqu'alors totalement inconnues) ou des anecdotes. Et il faut bien avouer que cela m'a moyennement plu.
Au début de la lecture, nous apprenons que la bibliothèques de Jacques Bonnet ne compte pas moins de 40 000 ouvrages (oui oui, 40 000 !), tous genres confondus (et comprenant des catalogues des musées visités, des livres d'art, des dictionnaires,...). Alors bien sûr, je me suis empressée de le dire à mes proches qui trouvent que j'ai déjà trop de livres, histoire de les faire relativiser un peu... Mais cela a comme creusé un fossé, je me suis sentie quelque peu mise à l'écart car je me suis trouvée face à une étendue de connaissances beaucoup, beaucoup, beaucoup plus vaste que mes propres connaissances.
Voyez-vous, on se rend très vite compte que l'auteur a une culture incroyable. Et je me suis sentie désemparée face à cela. Aussi bien vis-à-vis du contenu (cfr les nombreuses références) qu'au niveau de la forme. On sent immédiatement que la langue française est maîtrisée. J'ai trouvé cela très plaisant, par contre. Ça change un peu des traductions bâclées et autres coquilles trouvées en nombre (important ou non) dans certains ouvrages !
Alors, finalement, est-ce que je regrette mon achat ? Absolument pas ! Je vais garder ce livre bien précieusement dans ma bibliothèque pour le relire dans quelques années, lorsque j'aurai gagné en culture générale et étendu mes connaissances. Cette lecture m'a par ailleurs donné très envie d'élargir un peu mes horizons littéraires, de me pencher plus régulièrement sur les romans dont on parle moins voire pas du tout,... (et ainsi, de constituer une collection de livres vraiment personnelle). Cet essai m'aura également permis de voir ma bibliothèque et mes livres d'une nouvelle manière. Elle a toujours été, évidemment, très précieuse à mes yeux mais maintenant, elle l'est encore plus. Ce qui me ravit au plus haut point !
Je ne peux que vous encourager à vous lancer, vous aussi, dans cette lecture !
Editions Arlea
177 pages
9 €
"La bibliothèque protège de l'hostilité extérieure, filtre les bruits du monde, atténue le froid régnant aux alentours, mais donne, aussi, un sentiment de toute-puissance. Car la bibliothèque fait reculer les pauvres capacités humaines : elle est un concentré de temps et d'espace. Elle rassemble sur ses rayonnages toutes les strates du passé. S'y retrouvent les siècles nous ayant précédés."
p.142